Wattsense lève 2,9 millions d’euros pour imposer sa solution de connectivité des bâtiments

La start-up lyonnaise Wattsense annonce avoir levé 2,9 millions d’euros à l’occasion d’un second tour de table. Cette somme doit lui permettre de déployer plus largement sa solution pour connecter les équipements de gestion technique des bâtiments… et de s’imposer en tant que standard.

Comment superviser une multitude d’équipements de gestion technique du bâtiment (GTB) dont les protocoles de communication diffèrent ? Grâce à un module électronique de sa conception, la start-up lyonnaise Wattsense vend une solution qui permet de contrôler ces derniers, peu importe leur marque, modèle ou ancienneté. Ce mercredi 2 octobre 2019, elle annonce une levée de fonds de 2,9 millions d’euros pour accélérer son déploiement et, in fine, s’imposer « en tant que standard ».

Gain de temps et économies

Optimiser la consommation énergétique, la maintenance des équipements, l’utilisation des espaces mais aussi le confort des gestionnaires. Voilà les résultats dont se targue Wattsense. Parmi ses clients, des propriétaires (bailleurs et foncières), des exploitants ainsi que des PropTech – ces start-up qui travaillent à la digitalisation de l’industrie immobilière.

« Le groupe Idex gère un portefeuille de 15 000 chaufferies dans des logements sociaux. Alors que la mise en place d’un intégrateur prenait des semaines et entraînait des coûts importants, notre solution demande moins d’un jour d’intervention et unifie une vingtaine d’interfaces, aussi bien filaires que radio », expose à L’Usine Digitale Louis Vermorel, président-fondateur de Wattsense. Le module électronique, vendu 350 euros, est couplé à un abonnement mensuel dont le tarif varie entre 11 et 145 euros, en fonction des besoins.

Louis Vermorel a imaginé cette solution en 2017, après avoir travaillé treize ans pour le fabricant danois de composants pour systèmes de réfrigération et de chauffage Danfoss. « Je me suis étonné que les logiciels évoluent rapidement dans tous les secteurs, mais pas dans le domaine de la gestion de bâtiments… qui représente pourtant 9 % de la part mondiale d’énergie primaire, indique-t-il. Il estime ce marché potentiel à 10 milliards d’euros – dans le cadre d’une industrie de la gestion de bâtiments qui s’élève, elle, à 10 000 milliards d’euros au total.

« Il y avait, à l’époque, un chaos informatique puisque chaque constructeur employait ses propres protocoles de communication. » C’est dans le but de créer un véritable standard qu’a été créée Wattsense, qui a ajouté une couche d’abstraction pour que les différents applicatifs s’interconnectent. « A la manière de ce qui se faisait déjà dans les télécoms ou la finance, tout simplement », précise le fondateur de la jeune pousse.

Recruter pour passer à l’échelle

Ont participé à la nouvelle levée de la start-up, pour un total de 2,3 millions d’euros : Kreaxi, Bpifrance (via le Fonds Ambition Amorçage Angels – F3A), Hélea Financière et Demeter. Par ailleurs, 600 000 euros ont été financés en dette bancaire. « Par rapport aux projets peu différenciants de connectivité au bâtiment que nous avons étudiés ces dernières années, Wattsense sort du lot grâce à son positionnement d’intermédiaire entre les équipements et les apps de smart building. Il devient aussi facile de connecter un bâtiment tertiaire complexe que d’installer une enceinte connectée chez soi », déclare par voie de communiqué Thomas Virolle, chargé d’affaires chez Demeter.

Lors d’un précédent tour de table, au printemps 2018, Wattsense avait récolté 700 000 euros auprès de Business Angels. Ces fonds avaient servi à faire de la R&D pour peaufiner techniquement sa solution. Mais cette fois-ci la jeune pousse, qui emploie aujourd’hui 18 personnes, veut étoffer sa division commerciale. « C’est elle qui nous permettra de passer à l’échelle et de déployer notre offre sur des centaines de sites, souligne Louis Vermorel. Par conséquent, nous comptons bétonner le support client. »

L’industrialisation du module électronique, au cœur du dispositif, fera aussi partie des prochains investissements. Au-delà du marché européen, l’entreprise est présente en Chine, en Inde, au Brésil et aux Etats-Unis. Grâce à ses liens étroits avec l’écosystème de PropTech, elle espère croître davantage encore à l’international.

Conseil juridique Joffe & Associés : (Thomas Saltiel & Charlotte Viandaz conseillent F3A, Bpifrance & Creaxi dans le cadre de la levée de fonds de Wattsense)