Lignes directrices de l’article 17 : ménager chèvre (droit d’auteur) et chou (liberté d’expression)

Par Véronique Dahan, avocate associée, Joffe & Associés, dans le magazine Edition Multimédi@

 

 

Le 4 juin dernier, la Commission européenne a publié des lignes directrices (1) sur l’application de l’article 17 controversé de la directive « Droit d’auteur et droits voisins dans le marché numérique » (2). Pour l’exécutif européen « l’objectif des lignes directrices [sur l’article 17 de cette directive censée avoir été transposée depuis le 7 juin 2021 au plus tard] est de parvenir à une transposition correcte et cohérente de cet article dans les Etats membres, en portant attention à la nécessité d’équilibrer les droits fondamentaux et le recours aux exceptions et limitations [au droit d’auteur] » (3).

 

Œuvres protégées et liberté de création

Ces « orientations » sur l’article 17 étaient très attendues, même si de nombreux Etats membres ont d’ores et déjà transposé la directive « Copyright » en question dans leur droit national, ou sont en phase finale de transposition. La rédaction de ces lignes directrices a provoqué des craintes de la part des titulaires de droits qui redoutaient que la Commission européenne recommande aux Etats membres de restreindre l’application et les effets de l’article 17.
Rappelons que l’intention du législateur est d’assurer un  niveau élevé de protection aux titulaires de droits d’auteur en Europe. Aussi, toute recommandation qui viserait à restreindre la portée de la directive « Droit d’auteur et droits voisins dans le marché numérique » serait contraire à l’intention du législateur. Et ce, d’autant qu’une protection élevée des droits d’auteur est essentielle non seulement pour la création mais aussi pour son financement – tout en maintenant l’équilibre entre les intérêts des auteurs (propriété intellectuelle sur leurs œuvres) et ceux des utilisateurs (liberté
d’expression et de création).
Seule une transposition uniforme dans tous les pays européens permettra une application efficace de cette directive « Copyright ». Son article 17 propose un nouveau régime juridique de responsabilité pour les plateformes de partage de contenus en ligne, lesquelles mettent à disposition, à des fins lucratives, une quantité importante de contenus protégés que leurs utilisateurs ont souvent directement mis en ligne. Ce texte législatif, qui a suscité de nombreux débats, répond à l’un des objectifs que s’était fixée la Commission européenne, à savoir : améliorer le fonctionnement du marché de la diffusion en ligne des biens culturels protégés, en mettant en place un système d’autorisation et de responsabilité des plateformes de services de partage de contenus en ligne. L’article 17 de la directive, intitulé justement « Utilisation de contenus protégés par des fournisseurs de services de partage de contenus en ligne », pose un régime de responsabilité hybride qui conduit les plateformes à répondre à deux types d’obligations : fournir leurs meilleurs efforts pour obtenir les autorisations nécessaires auprès des titulaires de droits et assurer une rémunération appropriée au profit de ces derniers ; fournir également leurs meilleurs efforts afin de garantir l’indisponibilité des contenus nonautorisés par les titulaires de droits.
Ainsi, cet article 17 est inédit en ce qu’il impose désormais aux services de partage de contenus en ligne d’obtenir les autorisations des ayants droit pour diffuser leurs œuvres, et de les rémunérer en conséquence. Sans accord préalable, ces plateformes numériques devront faire état de l’indisponibilité des œuvres non-autorisées. Les lignes directrices de la Commission européenne font suite aux dialogues mis en place entre les fournisseurs de services de partages de contenus en ligne et les titulaires de droits, afin d’examiner les meilleures pratiques pour une coopération. L’objectif principal étant d’apporter une aide aux Etats membres dans le cadre de la transposition de cette directive. Ces « orientations » – terme employé dans la traduction en français de ce guidance, plutôt que « lignes directrice » qui n’apparaît pas dans le texte – apportent, tout d’abord, des précisions quant au champ d’application de l’article 17.

 

Le streaming illicite dans le collimateur

 

Le « fournisseur de services de partage de contenus en ligne » concerné par la directive « Copyright » est défini par celle-ci (4) comme étant « le fournisseur d’un service de la société de l’information dont l’objectif principal […] est de stocker et de donner au public l’accès à une quantité importante d’œuvres protégées par le droit d’auteur ou d’autres objets protégés qui ont été téléversés par ses utilisateurs qu’il organise et promeut à des fins lucratives ».
Cette directive de 2019 vise notamment ceux qui « jouent un rôle important sur le marché des contenus en ligne en étant en concurrence pour les mêmes publics avec d’autres services de contenus en ligne, comme les services de diffusion audio et vidéo en flux continu ». Autant dire que les GAFAM et toutes plateformes de streaming vidéo, de musique en ligne ou de réseau social sont visés. La Commission européenne recommande aux Etats membres, par souci de sécurité juridique, de transposer explicitement, sans modification, cette définition dans leur législation nationale et précise, par ailleurs, que ce champ ne peut être augmenté ou réduit.

Pas de surveillance généralisée du Net

 

Une analyse au cas par cas devra être menée afin de déterminer si le fournisseur tombe dans le champ de l’article ou non. En outre, ces lignes directrices apportent des précisions au regard de l’« autorisation des titulaires de droits » (5). Le terme « autorisation » n’est pas défini par la directive « Copyright ». Dès lors, il est conseillé aux Etats membres de mettre en place des moyens visant à encourager le développement de licences (modèles d’autorisation, mécanisme volontaire de facilitation d’accord, licences collectives, …). Par ailleurs, il est spécifié que les autorisations octroyées aux fournisseurs couvrent également les usages non-commerciaux ou ne générant pas de revenus significatifs réalisés par les utilisateurs.
Ainsi, les plateformes numériques de partage de contenus en ligne deviennent directement responsables de la mise à disposition d’un contenu non autorisé par son auteur, sans que le régime de responsabilité limitée de l’hébergeur ne puisse s’appliquer. Toutefois, le service en ligne sera exonéré de toute responsabilité s’il démontre avoir satisfait aux trois conditions cumulatives suivantes : fournir ses meilleurs efforts pour obtenir une autorisation ; (1)fournir ses meilleurs efforts pour assurer l’indisponibilité des œuvres protégées pour lesquelles les titulaires de droit ont fourni les informations nécessaires ; (2) faire preuve de réactivité dès la réception d’une notification motivée pour bloquer l’accès aux contenus protégés (3-a) et mettre en œuvre ses meilleurs efforts pour éviter dans le futur un scénario similaire (3-b).
Ces conditions sont appréciées selon un principe de proportionnalité (6), détaillé par l’article 17 justement (7), et qui est rappelé à de nombreuses reprises par Bruxelles.

La première condition – meilleurs efforts d’obtention d’une autorisation – se doit d’être évaluée au cas par cas au regard des spécificités du marché. Sans définition, là aussi, de la notion de « meilleurs efforts », la Commission européenne ajoute que cela s’entend par des démarches proactives et de bonne foi de la part des plateformes numériques concernées pour engager et poursuivre les négociations avec les titulaires de droit.

L’objectif de la deuxième condition – fournir ses meilleurs efforts pour assurer l’indisponibilité des œuvres protégées pour lesquelles les titulaires de droit ont fourni les informations nécessaires – n’est pas de recommander l’usage de technologies spécifiques pour parvenir à rendre indisponibles les œuvres protégées. L’idée est de favoriser la coopération entre les fournisseurs en ligne et les titulaires de droits en leur laissant une certaine flexibilité, et que les acteurs du Net en question procèdent à un examen humain rapide pour décider si le contenu doit rester en ligne ou être supprimé.
La Commission européenne tient à rappeler que l’objectif de la troisième et dernière condition – faire preuve de réactivité dès la réception d’une notification motivée pour bloquer l’accès aux contenus protégés et mettre en œuvre ses meilleurs efforts pour éviter dans le futur un scénario similaire – n’est pas de créer une obligation générale de surveillance pour les plateformes numériques.
Ce régime de responsabilité se veut pragmatique et prévoit un système particulier pour les fournisseurs qui proposent du contenu en ligne depuis moins de trois ans et qui ont un chiffre d’affaires annuel de moins de 10 millions d’euros. Il s’agit de critères que les Etats membres ne peuvent pas modifier. Parmi ces fournisseurs, les conditions qu’ils doivent respecter vont dépendre de leur audience : ceux réunissant moins de 5 millions de visiteurs devront respecter les conditions (1) (2) et (3-a) susvisées, tandis que ceux qui réunissent plus de 5 millions de visiteurs devront respecter les conditions (1), (2), (3-a) et (3-b).
Enfin, la Commission européenne rappelle que le régime instauré par l’article 17 se veut souple. Une souplesse marquée par l’essence même du texte qui tend à protéger les usages légitimes ne portant pas atteinte aux droits d’auteur. L’article 17 n’affecte en rien la possibilité pour les utilisateurs et les plateformes de se prévaloir des exceptions existantes relatives notamment au droit de critique et de citation, à la caricature, à la parodie et au pastiche. Des notions non-définies qui doivent, selon la Commission européenne, être analysées dans leur sens commun et au regard du contexte dans lequel elles interviennent. Ainsi, elle ajoute que les Etats membres devraient adapter ces exceptions ou limitations obligatoires de manière à ce qu’elles s’appliquent de façon cohérente avec la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (8), « notamment la liberté d’expression et la liberté des arts ».

Expression des internautes et titulaires de droits

 

Toujours dans une logique de souplesse, ce régime de responsabilité des plateformes numériques impose la mise en place d’un mécanisme de traitement des plaintes des utilisateurs. La Commission européenne préconise un mécanisme simple et sans frais pour garantir son efficacité.
En ce sens, il est proposé que les plateformes pourraient fournir des formulaires en ligne aux utilisateurs. Ce mécanisme pourrait également aller plus loin en permettant directement aux titulaires de droits et utilisateurs d’échanger.
En définitive, l’article 17 et les récentes lignes directrices de la Commission européenne tentent de trouver un équilibre entre protection des titulaires de droits et la liberté d’expression.

Notes

(1) – « Guidance on Article 17 of Directive 2019/790 on Copyright in the Digital Single Market » : https://lc.cx/Guidance-EC-Article17
(2) – Directive dite « Copyright » 2019/790/CE du 17-04-19 : https://lc.cx/Copyright17-05-19
(3) – Voir la version en français de ces « orientations » : https://lc.cx/Orientations17-FR
(4) – Article 2(6).
(5) – Article 17(1).
(6) – Prise en compte notamment du type de l’audience et de la taille du service, ainsi que de la disponibilité de moyens et leur coût pour le fournisseur de services.
(7) – Article 17(5).
(8) – https://lc.cx/Charte-DF-UE

 

Farmitoo lève 10 millions d’euros pour déployer sa plateforme d’e-commerce en Europe

FRENCHWEB, publié le 12/07/2021

 

Pour surfer sur l’essor du e-commerce dans le secteur, la startup parisienne Farmitoo lève 10 millions d’euros auprès de Ventech, IXO Private Equity, du fonds Ambition Amorçage Angels (F3A) du Programme d’investissements d’avenir (PIA) géré pour le compte de l’État par Bpifrance et de business angels. Elle avait auparavant levé 1 million d’euros en 2018 et 1,5 million d’euros en 2020.

 

Fondé en janvier 2018 par Mathilde Lefrançois, Grégoire Casoetto, Pierre Ducoudray et Denis FayolleFarmitoo développe une plateforme d’e-commerce proposant des équipements à destination des professionnels de l’agriculture, vendus par des fabricants agricoles en ligne à travers l’Europe. La startup travaille en effet directement avec des fabricants et réduit ainsi le nombre d’intermédiaires pour proposer aux agriculteurs des prix compétitifs. La plateforme compte à ce jour plus de 150 000 produits et revendique un accès à plus de 350 fabricants agricoles, pour plus de 25 000 agriculteurs clients en Europe.

 

Créer la place de marché B2B leader en Europe

 

« Chez Ventech, les fondateurs de Farmitoo sont venus nous voir avec l’ambition de créer la place de marché B2B leader en Europe, pour la vente d’équipements agricoles », commente Claire Houry, General Partner chez Ventech. « Ce secteur est encore peu digitalisé et sans leader en Europe. Farmitoo est déjà présent dans 5 pays en Europe, ce qui nous a impressionnés. C’est assez rare pour une équipe en France, de réussir à créer un ADN international, dès la création. Avec notre équipe Ventech présente en Europe à Paris, Berlin, Munich et Helsinki, nous allons travailler avec les managers de Farmitoo, pour accélérer leur internationalisation ».

Farmitoo ambitionne désormais d’accélérer son expansion à l’international en ouvrant son site sur de nouveaux marchés, notamment en Espagne et aux Pays-Bas, tout en accélérant dans ses 5 pays de vente actuels, à savoir la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. La startup prévoit également de renforcer son équipe aujourd’hui composée de 40 personnes.

 

Farmitoo: les données clés

 

Fondateurs: Grégoire Casoetto, Mathilde Lefrançois, Pierre Ducoudray et Denis Fayolle
Création: janvier 2018
Siège social: Paris
Secteur : AgTech, e-commerce
Activité: marketplace de ventes d’équipements agricoles
Effectifs: 40

 


Financement: 10 millions d’euros auprès de Ventech, IXO Private Equity, du fonds Ambition Amorçage Angels (F3A) du Programme d’investissements d’avenir (PIA) géré pour le compte de l’État par Bpifrance et de business angels.

Conseil Juridique : Joffe & Associés, Charlotte Viandaz et Thomas Saltiel

PowerZ joue avec trois nouveaux investisseurs

 

Yann Carron de la Carrière, PowerZ

Yann Carron de la Carrière, PowerZ

 

Cette fois, PowerZ avait un produit à montrer aux investisseurs. L’éditeur d’un jeu vidéo éducatif pour enfants de six à douze ans, qui avait levé 3 M€ au stade du powerpoint il y a moins d’un an (lire ci-dessous), récolte aujourd’hui le double. Bpifrance mène cette augmentation de capital de 6 M€ avec son fonds Digital Venture, devant Raise Ventures qui place un ticket d’un peu moins d’1 M€ et le groupe de presse et d’édition Bayard. Dans ce tour sursouscrit, les principaux investisseurs existants, c’est-à-dire Educapital, Hachette, Pierre-Kosciusko-Morizet (Kernel) et Michaël Benabou (Financière Saint James), renouvellent leur soutien. À cette levée s’ajoute 1 M€ emprunté à Bpifrance. « Nous n’avions pas prévu de relever si vite mais plusieurs fonds nous ont sollicités car nous développons un produit attractif, à la croisée de l’edtech et des jeux vidéo », estime Yann Carron de la Carrière, directeur marketing et co-fondateur avec Emmanuel Freund et Arnaud Lamy. « La confiance témoignée par les investisseurs historiques allant au-delà de leur pro rata, et qui pour certains avaient déjà financé Shadow, la précédente entreprise de l’équipe, nous a confortés », confirme Sophia Martin, directrice de participations chez Raise Ventures, dont la SCR fait aujourd’hui 70 M€ mais est toujours en cours de levée.

 

20 000 joueurs depuis le lancement le 15 février

 

Sophia Martin, RAISE

Sophia Martin, RAISE

 

Après seulement cinq mois de travail, PowerZ a lancé son jeu éducatif le 15 février, avec l’idée d’aller à l’encontre des pratiques de l’industrie du jeu vidéo en mettant cette première version le plus vite possible dans les mains des enfants, des parents et d’experts afin de l’améliorer en continue. Quelque 20 000 joueurs ont rejoint cette communauté, consacrant des sessions de 30 minutes pour 4 heures de jeu en moyenne. Construit comme un archipel, PowerZ compte aujourd’hui une île principale, développée en interne, et deux îles secondaires créées par des studios indépendants, Zero Games et Opal Games. L’aventure propose l’apprentissage d’une dizaine de domaines (calcul mental, géométrie, vocabulaire, langues vivantes et langue des signes…) et l’initiation à l’astronomie, la cuisine, le yoga, la sculpture et d’autres activités culturelles. « Le gaming est un secteur en plein essor, en particulier depuis le premier confinement du printemps 2020, que nous regardions beaucoup. Tout comme l’éducation, où les modèles semblent très verticalisés par matière. En revanche, nous n’avions jamais vu un tel OVNI réunissant les deux en associant une haute qualité de jeu avec une composante éducative tout aussi forte », assure Sophia Martin.

 

Déclinaison anglaise

 

L’un des objectifs de la levée est l’augmentation de la production de contenus, avec des fournisseurs comme Bayard (J’aime Lire, le Feuilleton d’Hermes, le Yoga des Petits…), qui travaillait néanmoins déjà avec la jeune pousse avant d’investir, ou comme Hatier (Hachette) éditeur de cahiers scolaires. La déclinaison sur d’autres supports est aussi au programme, à commencer par l’iPad aujourd’hui suivi de l’iPhone dans les prochaines semaines puis de Switch et d’autres consoles début 2022. Enfin, une version anglaise verra le jour entre septembre et décembre, avec des efforts marketing ciblant le Royaume-Uni, les pays nordiques et les États-Unis. Pour se rémunérer, PowerZ, qui emploie 25 personnes et ne montera pas à plus de 40 salariés d’ici douze mois, a testé le paiement libre, nourrissant de l’espoir dans le fait que près de 10 % des parents acceptent de payer, en moyenne 3,5 € par mois. Dans les prochains mois, une autre brique du modèle économique sera posée. Celle de la monnaie virtuelle permettant non pas d’acheter des contenus mais d’effectuer des « dépenses cosmétiques », associée à des fonctionnalités pour apprendre à gérer un budget, afin de rester fidèle à son ambition de garder un accès ouvert à toutes les classes sociales.

 

Les intervenants de l’opération POWERZ

 

Société cible : POWERZ
Acquéreur ou Investisseur : BPIFRANCE INVESTISSEMENT , RAISE , BAYARD PRESSE , EDUCAPITAL , HACHETTE LIVRE , BUSINESS ANGEL(S) , Pierre Kosciusko-Morizet , Michaël Benabou
Acquéreur Avocat Corporate : JOFFE & ASSOCIES , Thomas Saltiel , Charlotte Viandaz
Acq. DD Juridique et Fiscale : JOFFE & ASSOCIES , Thomas Saltiel , Charlotte Viandaz
Acq. DD Financière : 2C FINANCE , Jacques Haccoun
Acq. Conseil Environnement, DD ESG : B-WAY , Marion Peltier
Société Avocat d’Affaires Corporate : SOLFERINO ASSOCIES , Bernard-Olivier Becker

WYZ Group regonfle son capital

CF NEWS -Par Rodolphe Langlois – 

 

Wyz Group véhicule une nouvelle augmentation de capital. L’éditeur de logiciels et services Btob pour la gestion et la vente de pneus, basé à Compiègne et dirigé par Pierre Guirard, conseillé pour l’occasion par Raphaël Financial Advisory, récolte 21 M€, cinq ans après la première (lire ci-dessous). Bpifrance, à travers son fonds Avenir Automobile 2, ainsi que BNP Paribas Développement en profitent pour faire leur entrée. « L’idée est de construire une relation sur le long terme, pour appuyer notre développement et notre accélération à l’international, mais également nous accompagner, si nécessaire, dans une stratégie de croissance externe », décrit Pierre Guirard, qui demeure le premier associé de l’entreprise. Generis Capital Partners ainsi que Holnest, le family office de Jean-Michel Aulas, actionnaires historiques, en profitent pour réinjecter du cash. L’opération inclut également une partie de cash-out, plusieurs business angels en profitant pour sortir, à l’instar de certains associés co-fondateurs, « qui ont décidé de vivre d’autres aventures entrepreneuriales », explique le dirigeant.

 

Croissance de 70 % au premier semestre

 

Pierre Guirard, WYZ Group

Pierre Guirard, WYZ Group

 

Pour rappel, Wyz Group, qui connaît une croissance moyenne de 34 % par an depuis neuf ans, propose à ses clients, une quarantaine de grands comptes, parmi lesquels une quinzaine de constructeurs, des réseaux de professionnels du pneu, des manufacturiers, ainsi que des réseaux de centre-auto, une solution d’approvisionnement en pneumatiques des réseaux d’après-vente automobile, qui représente près de 85 % des revenus 2020 du groupe, qui s’élèvent à 60 M€. 10 % du chiffre d’affaires proviennent de l’activité Fleet, qui permet une gestion des prix et des services, liés aux pneus des flottes de plusieurs entreprises. Le solde repose sur la création de solutions sur-mesure, des logiciels qui sont directement conçus pour s’intégrer aux infrastructures de ses clients, et garantir la maintenance de plateformes web et les ventes de données pour les acteurs de la distribution automobile. « L’entreprise garde un fort positionnement en France, mais commence à s’étendre à l’international, essentiellement en Europe, expliquent de concert Thibaut de Roux et Édouard de Cassini, respectivement président et directeur général de Generis Capital Partners. Wyz mise aussi sur le développement du métier au niveau vertical le métier, avec les pièces détachées, parce que ce sont à peu près les mêmes interlocuteurs, mais cependant pas les mêmes problématiques. » Le groupe, présent dans six pays et salariant une cinquantaine de personnes, a enregistré une croissance de 70 % au premier semestre.

 

Les intervenants de l’opération WYZ GROUP

Société cible : WYZ GROUP
Acquéreur ou Investisseur : BPIFRANCE INVESTISSEMENT , Alexandre Ossola , Hubert Hernandez , Nicolas Ceria , Jean Rocchia , Hervé Coindreau , BNP PARIBAS DÉVELOPPEMENT , Arnaud Lavril , Jean-Marc Dussourd , Sitti Maliki , Léo Carca , GENERIS CAPITAL PARTNERS , Thibaut De Roux , Edouard de Cassini , Guillaume Papot
Acquéreur Avocat Corporate : JOFFE & ASSOCIES , Christophe Joffe , Virginie Belle , Johann Mendez
Acq. DD Financière : EIGHT ADVISORY , Fabien Thieblemont-Rozier , Arthur Huon , Alexandre Sfeir
Acq. DD Autres : WAVESTONE (EX SOLUCOM) , Dzuy Ngo , Cédric Goubard , Marine Foucambert
Société Avocat d’Affaires Corporate : HPML , Thomas Hermetet , Marina Llobell , Anastasie Leconte , VAUBAN AVOCATS , Grégory Lefebvre
Levée de Fonds Conseil / Agent : RAPHAEL FINANCIAL ADVISORY , Benoît Perrin d’Arloz , Maxime Berthoux , Abdel El Hajjami

 

Gaïago récolte 13 M€ de financements pour changer l’agriculture

CAPITAL FINANCE – LES ECHOS – Publié le 5 juil. 2021 à 14:02

 

L’agtech basée à Saint-Malo rassemble cette enveloppe tant en fonds propres, en obligations, qu’en dette senior. La partie equity est injectée par Telos Impact (leader du tour de table), We Positive Invest (géré par Arkea Capital), Unexo et A Plus Finance. Côté financements non-dilutifs, Bpifrance, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel Arkéa sont à la manœuvre. Avec ces nouveaux fonds, Gaïago trouve les moyens de financer son plan de développement. Avec un objectif en ligne de mire : dépasser les 100 M€ de chiffre d’affaires d’ici trois ans. Depuis l’arrivée de Jean-Pierre Princen en tant que président en 2019, l’entreprise a vu ses effectifs passer de sept collaborateurs pour assurer la distribution de ses produits en circuit direct, à une cinquantaine avec plus de 80 distributeurs recensés dans huit pays européens. Quelque 120 recrutements sont prévus dans les trois prochaines années afin de poursuivre la structuration de ce volet commercial, de renforcer les capacités de productions et d’intensifier la R & D pour proposer une gamme complète de revitalisants de sols, de prébiotiques et probiotiques pour plantes et graines. Utilisables dans le cadre de l’agriculture biologique, les solutions Gaïago reposent sur des recettes brevetées sous formes liquides ou solides à base de micro-organismes qui favorisent la génération d’humus et fortifient les cultures. Cela permet de réduire, voire supprimer, l’utilisation de fertilisants et pesticides qui augmentent de leur côté le nombre de bactéries dans les sols et donc les appauvrissent.

 

Les acteurs du dossier : 

 

  • Telos : Caroline Phililippe, Jacques de T’Serclaes
  • Unexo : Mélanie Hébert, Florian Marchet
  • Arkéa Capital : Morgan Carval, Thomas Bonjour
  • A Plus Finance : Guillaume Pellery, Nicolas Pereira
  • Conseils investisseurs :
    • due diligence financière : Grant Thornton (Stéphane Bougreau, Olivier Calvez) ;
    • juridiques : Degroux Brugère (Augustin Fleytoux, Benoît Courtet), Joffe & Associés (Thomas Saltiel, Johann Mendez), Braun Simont (Axel Maeterlinck, Rivaëlle Delory) ;
    • fiscal : Fidal (Michel-Pierre Lanternier, Charles Ribeiro)
  • Conseils cible :
    • financier : Oaklins (Eric Felix-Faure, Véronique Roth) ;
    • juridique : McDermott Will & Emery (Grégoire Andrieux, Claire Barra)