Lire l’article sur CF News PAR R.L. Publié le 15 févr. 2022 à 8:32
InterCloud a fait de l’Europe son terrain de jeu, comme ambitionné lors de son tour de table de 22 M€ en 2019 (lire ci-dessous). Le fournisseur de solutions de connectivité parisien est en effet désormais établi en Suisse, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Scandinavie, en Belgique ainsi qu’au Royaume-Uni. C’est d’ailleurs un fonds de growth londonien, Aleph Capital Partners, qui prend la tête de la nouvelle opération, une série D de 100 M€ de la PME française. Un investisseur créé en 2013 par le Français Hugues Lepic, passé par la division merchant banking de Goldman Sachs, ayant déjà financé un acteur de l’infrastructure télécom, en l’occurence Interoute racheté par GTT en 2018. Le tour de table est également alimenté par deux historiques français, Ventech et Open CNP, entrés respectivement en 2017 et 2019.
Sorties partielles d’historiques
Si l’opération vient renforcer les ressources financières de la société, celle-ci disposait encore de suffisamment de cash. InterCloud a voulu cependant profiter d’une opportunité. « Pendant plusieurs années, InterCloud éduquait le marché sur la nécessité d’avoir ce genre de segment, rappelle Joy Sioufi, partner chez GP Bullhound, une nouvelle fois mandaté par les dirigeants d’InterCloud, dont Jérôme Dilouya. Mais ils ont commencé à avoir un momentum auprès de clients étrangers. Durant la pandémie, leurs liens se sont renforcés, ces grands comptes ayant continué d’augmenter leur budget moyen chez InterCloud, pour certains de quelques centaines de milliers d’euro par an. Les usages dans le cloud se sont également développés de façon importante, pour les développeurs notamment. » Autre motivation pour InterCloud, assurer de la liquidité à certains investisseurs présents depuis quelques années. Toutefois, si plusieurs business angels avaient entièrement soldé leur participation lors du troisième tour, ce n’est pas le cas ici, puisque tous les actionnaires restent présents au capital. À l’issue de la levée de fonds, les dirigeants, qui ne sont plus majoritaires depuis cinq ans, demeurent les actionnaires principaux, désormais aux côtés d’Aleph Capital.
Opportunités de croissance externe
Pour rappel, InterCloud est un acteur de l’orchestration d’architecture multi cloud pour les grands groupes. Il revendique une centaine de clients grands comptes en Europe, comme Schneider Electric, Veolia, Société Générale, Airbus et Sodexo. « La société a développé une capacité à créer une couche de software, qui permet de relier différents types de cloud, que ce soient les accès aux clouds publics, ou les accès aux clouds privés des entreprises, avec la couche applicative au-dessus, rappelle Joy Sioufi. Ils ne stockent pas la donnée, mais travaillent avec des partenaires comme AWS ou encore OVH. » InterCloud, qui reste silencieux sur ces revenus, compris selon nos informations entre 15 et 25 M€, souhaite ainsi continuer à investir dans « ce phénomène d’orchestration », qui nécessite d’adapter la couche de logiciel, et ainsi pouvoir intégrer le plus d’API possibles. Autre source de croissance et de développement pour les prochains mois à venir, poursuivre l’ouverture à l’international. Une ambition qui pourrait passer par des acquisitions. Si aucun dossier n’est pour le moment privilégié, InterCloud, qui salarie plus d’une centaine de personnes, dispose désormais d’une enveloppe suffisante, pouvant lui permettre de saisir une ou plusieurs opportunités de croissance externe.