Agorapulse renforce son offre avec l’acquisition de Mention

Agorapulse, acteur majeur de la gestion des réseaux sociaux, annonce l’acquisition de Mention, spécialiste de la veille web et sociale, dans le cadre d’un redressement judiciaire. Joffe & Associés (Thomas Saltiel, Tehani Goy & Clémence Bestard) est intervenu en qualité de conseil d’Agorapulse dans le cadre de cette opération.

 

Dans le cadre de son redressement judiciaire, Mention, expert reconnu dans la veille web et sociale, a été acquis par Agorapulse, marquant ainsi un tournant stratégique pour cette dernière. Cette acquisition permet à Agorapulse de renforcer son offre en intégrant une solution complète dédiée à la gestion de la présence numérique, alliant désormais la gestion des réseaux sociaux à la surveillance des tendances et conversations en ligne. Avec cette intégration, le groupe atteint désormais plus de 180 collaborateurs et 9 000 clients à travers le monde, pour un chiffre d’affaires combiné de 25 millions d’euros.

 

Cette acquisition répond à une demande croissante des entreprises cherchant à centraliser la gestion de leur présence en ligne. Les responsables marketing ne se contentent plus de publier du contenu, mais souhaitent également surveiller les conversations, analyser les tendances et mesurer l’impact de leurs actions. En intégrant les technologies de Mention, Agorapulse élargit son champ de compétences, pour inclure le social listening et la veille dite « réputationnelle », répondant ainsi aux défis actuels sur le marché du marketing digital.

 

Contrairement à de nombreuses opérations similaires, cette acquisition a été réalisée sans levée de fonds externes, soulignant la stratégie de croissance autofinancée d’Agorapulse. L’entreprise prévoit d’investir dans l’intelligence artificielle pour automatiser la création de contenu, améliorer l’efficacité du community management et faciliter l’analyse des reportings. Avec une prévision de croissance de 20 % de l’EBITDA en 2026, Agorapulse se positionne comme un leader dans l’intégration de la gestion sociale et de l’écoute web.

 


 

Acquéreur ou Investisseur : AGORAPULSE , Emeric Ernoult
Cédant : MENTION SOLUTIONS (AJ : BCM/Jean-Baptiste Albertini – MJ : BDR &Associés Xavier Brouard)
Acquéreur Avocat Corporate & Restructuring : JOFFE & ASSOCIES , Thomas Saltiel , Tehani Goy , Clémence Bestard

Aboral Piscines rejoint le groupe TSPH

Le groupe TSPH, spécialiste des piscines monoblocs haut de gamme, acquiert le fabricant français Aboral Piscines, renforçant ainsi sa position de leader européen. Joffe & Associés (Christophe Joffe, Charlotte Viandaz, Marie-Camille Degrugillier et Clément Peillet) est intervenu en qualité de conseils des cédants (Holding Gasciolli) dans le cadre de cette opération.

 

Le groupe industriel belge TSPH (The Swimming Pool Hub), groupe familial fondé par la famille de Troostembergh,  poursuit sa stratégie de croissance externe avec l’acquisition d’Aboral Piscines, acteur français de référence dans la fabrication de bassins monoblocs en polyester. Cette opération majeure s’accompagne de l’intégration des trois sites de production d’Aboral, implantés à Saint-Jean-d’Illac (Gironde) et Simandre (Bourgogne) ; déjà propriétaire de LPW Pools (vinylester) et de Flexline (polypropylène), TSPH consolide ainsi son offre 100 % européenne et multi-matériaux, sur le marché des piscines haut de gamme.

 

Fondée en 2006 par Véronique et Alain Gasciolli, Aboral Piscines s’est rapidement distinguée par la qualité de ses produits, ses innovations et ses investissements dans l’automatisation et le contrôle qualité. Dernier exemple en date : l’acquisition d’un robot 5 axes en mars 2025, destiné à améliorer la finition des piscines et à développer de nouveaux moules.

 

L’entreprise a choisi de rejoindre TSPH pour poursuivre son développement tout en préservant son esprit familial et l’avenir de ses équipes. Pierre-Antoine Gasciolli, ancien Directeur Commercial d’Aboral Piscines, devient Directeur Général et entre au capital de TSPH, tandis qu’Anaïs Gasciolli jouera un rôle clé dans le développement et la relation client.

 

Nous sommes ravis d’avoir trouvé en TSPH un partenaire familial qui partage nos valeurs et notre vision. Cette collaboration garantit un avenir prometteur pour Aboral Piscines et pour nos collaborateurs, tout en préservant le niveau de qualité et de service qui a fait notre renommée. exprime Véronique Gasciolli pour le journal EuroSpaPoolNews.

 

Avec cette acquisition, TSPH regroupe désormais trois marques fortes sur le marché de la piscine monobloc, avec une surface totale de production de 20 000 m² et plus de 100 collaborateurs répartis sur trois sites. Le groupe prévoit en conséquence de déployer son réseau de distribution européen, en commençant par la France avec 50 nouveaux points de vente, puis en Allemagne avec l’ambition d’ouvrir 30 à 40 magasins multimarques.

 


 

RÈGLEMENT SUR LES SUBVENTIONS ÉTRANGÈRES – BILAN ET PERSPECTIVES UN AN ET DEMI APRÈS SON ENTRÉE EN VIGUEUR

Le 12 octobre 2023 entrait en vigueur le règlement européen sur les subventions étrangères (Foreign Subsidies Regulation ; FSR) introduisant l’obligation de notifier les concentrations impliquant des entreprises ayant bénéficié de subventions étrangères, afin de permettre à la Commission européenne d’évaluer si ces dernières étaient susceptibles de porter atteinte à la concurrence au sein du marché intérieur. ¹

 

Un an et demi plus tard, la Commission européenne a rendu une seule décision dans ce cadre, publiée le 4 avril dernier ; soit deux jours après la clôture d’une consultation publique lancée par la Commission le 5 mars 2025 afin de recueillir des commentaires sur les principaux objectifs, la portée et le contexte des prochaines lignes directrices relatives à la mise en œuvre du FSR.

 

Ces deux évènements permettent de dresser un premier bilan et d’esquisser quelques perspectives concernant l’application du FSR au sein de l’Union européenne à l’avenir.

 

I – Le bilan de l’application du FSR – Focus sur la première décision rendue par la Commission européenne

 

À ce jour, plus de 140 opérations d’investissement ont été notifiées auprès de la Commission européenne au titre du FSR, couvrant un grand nombre de secteurs : l’industrie, la santé, la mode ou encore les hautes technologies.

 

L’examen de la plupart de ces opérations a été clos à l’issue d’une phase préliminaire, sans avoir fait l’objet d’une enquête approfondie, soit du fait de subventions étrangères ne dépassant pas les seuils de contrôle, soit en raison de l’absence d’éléments indiquant une distorsion de concurrence réelle ou potentielle au sein du marché intérieur. Près d’une quinzaine d’opérations sont toujours en cours d’examen préliminaire par la Commission européenne.

 

La Commission européenne a ouvert des enquêtes approfondies sur trois opérations qui lui ont été notifiées au titre du FSR, dont deux pour lesquelles les entreprises ont ensuite retiré leur notification. Aussi, ce n’est que le 24 septembre 2024 que la Commission a rendu sa première décision FSR, autorisant, sous conditions, l’acquisition des activités non-tchèques de PPF Telecom par Emirates Telecommunications Group Company PJSC (« e& »).

 

Cette décision, dont la substance avait été révélée dans un communiqué de presse publié le jour où elle a été rendue, constitue un précédent majeur quant à la manière dont la Commission entend encadrer les effets potentiels de subventions étrangères sur la concurrence au sein du marché intérieur. Après de longs mois d’attente, une version non confidentielle provisoire, de 91 pages, a été publiée par la Commission le 4 avril 2025.

 

Concrètement, la Commission a examiné les effets potentiels des subventions octroyées dans le cadre de cette opération par les Émirats arabes unis à e& et à son actionnaire, le fonds souverain EIA. En cause : une garantie illimitée de l’État, ainsi que des aides financières diverses.

 

La Commission a considéré que ces subventions n’avaient pas faussé la concurrence dans l’opération d’acquisition elle-même, e& étant le seul acquéreur potentiel et étant doté de ressources suffisantes pour réaliser l’opération, indépendamment de toute aide publique.

 

La Commission a toutefois retenu que les subventions en cause auraient pu entraîner une distorsion de la concurrence post-acquisition, en permettant à e& de bénéficier d’un avantage indu dans ses futurs investissements ou acquisitions au sein de l’Union européenne, au-delà des capacités normales d’un opérateur privé agissant selon les conditions du marché.

 

Afin de remédier à ces préoccupations de concurrence, e& et EIA ont pris des engagements substantiels, incluant :

  • la suppression de la garantie illimitée d’État par modification des statuts de e& ;
  • l’interdiction de financer les activités de PPF dans l’Union européenne, sauf dans certains cas strictement encadrés par la Commission ;
  • l’obligation d’informer la Commission de toute future acquisition, même non notifiable au titre du FSR (application anticipée de l’article 8 du règlement).

 

Dans sa décision, la Commission a conclu que l’opération ainsi modifiée ne soulevait pas de préoccupations de concurrence et l’a donc autorisée, sous réserve du respect intégral des engagements ; ceux-ci ayant été pris pour une durée de dix ans, que la Commission pourrait prolonger de cinq années supplémentaires si elle l’estimait nécessaire.

 

Cette opération, qui n’était pas notifiable à la Commission au titre du contrôle classique des concentrations, a été notifiée et autorisée au titre des règles nationales de contrôle dans plusieurs Etats membres de l’Union européenne, dont la Bulgarie et la Slovaquie.

 

II – Les grandes lignes des contributions rendues publiques par la Commission européenne le 2 avril 2025, à l’issue de sa consultation

 

La Commission européenne a par ailleurs lancé, le 5 mars 2025, une consultation publique dans la perspective de l’adoption prochaine de lignes directrices concernant la mise en œuvre du règlement européen sur les subventions étrangères.

 

Au total, une cinquantaine de contributions lui ont été adressées par une grande variété d’acteurs, européens mais aussi américains (deux contributions), chinois (quatre contributions) et même thaïlandais (une contribution) : entreprises, cabinets d’avocats, autorités publiques, institutions académiques et associations professionnelles, parmi lesquelles l’association française des Avocats pratiquant le droit de la concurrence (APDC) dont les auteurs de cette newsletter sont membres.

 

L’analyse des différentes contributions fait ressortir plusieurs axes structurants dont la Commission pourrait tenir compte pour l’élaboration de ses futures lignes directrices :

  • Exigence de sécurité juridique : Une clarification des notions clés (subvention étrangère, contribution financière, distorsion), des méthodologies d’analyse des effets de distorsion, et des seuils de notification est réclamée par les contributeurs. Une meilleure lisibilité du dispositif est jugée indispensable pour sécuriser les opérations internationales.
  • Proportionnalité des engagements : Certains contributeurs s’inquiètent d’une utilisation disproportionnée des engagements, notamment ceux imposant des obligations de transparence sur des transactions futures non notifiables (ce qui a été le cas dans la première décision rendue au titre du FSR), qui pourrait nuire à l’attractivité du marché européen.
  • Définition des subventions étrangères problématiques : Une clarification est attendue sur les types de subventions considérées comme faussant la concurrence (garanties illimitées, exonérations fiscales, prêts préférentiels).
  • Coordination avec les autres cadres réglementaires : Plusieurs contributions soulignent l’importance d’une cohérence entre le FSR, le contrôle des concentrations, le contrôle des aides d’État et les règles en matière de marchés publics, afin de garantir un traitement uniforme et équitable des opérations transfrontalières. A cet égard, l’APDC propose notamment la création d’une task force commune entre la DG COMP, en charge du contrôle des concentrations, et la DG GROW, en charge du contrôle au titre du FSR, pour améliorer la cohérence et la transparence de leurs décisions.
  • Procédure simplifiée pour les opérations peu sensibles : Une procédure allégée, inspirée du contrôle des concentrations, est suggérée pour les opérations jugées non problématiques afin de ne pas entraver inutilement l’activité économique.
  • Amélioration de la réactivité : Certains contributeurs, dont l’APDC, préconisent d’accélérer la procédure de pré-notification du FSR, en réduisant les demandes d’informations et en valorisant les données déjà transmises dans d’autres dossiers.
  • Focus sur les appels d’offres : Les contributeurs recommandent de clarifier les critères d’évaluation des offres (offres indûment avantageuses et offres anormalement basses), ainsi que de réduire les charges administratives et les délais d’enquête.
  • Focus sur le test de mise en balance : Une clarification des critères d’application est demandée, en s’appuyant sur la jurisprudence et les règles d’aides d’État de l’UE, tout en intégrant des éléments objectifs pour évaluer les effets positifs des subventions étrangères, prenant notamment en compte les impacts sur la concurrence, l’environnement, l’emploi et les objectifs stratégiques de l’UE.
  • Focus sur les seuils de notification : Deux approches s’opposent : certains contributeurs recommandent un abaissement des seuils afin de couvrir un plus grand nombre de projets stratégiques et mieux lutter contre les distorsions du marché, tandis que d’autres plaident pour une hausse des seuils ou des exemptions afin de réduire la charge administrative.

 

L’application du FSR s’annonce déjà structurante dans la régulation des investissements étrangers au sein de l’Union européenne. La décision e&/PPF en constitue un exemple emblématique (et le seul, à ce jour…) : elle illustre la vigilance de la Commission, mais également sa volonté de permettre la réalisation d’opérations économiques dès lors que des engagements adaptés permettent de prévenir les risques de distorsions de concurrence liées à l’octroi de subventions étrangères ; parallèlement au régime classique de contrôle des concentrations.

 

La rédaction des lignes directrices, dont la publication est prévue le 13 janvier 2026 au plus tard, sera une étape décisive pour sécuriser les opérateurs économiques tout en assurant une concurrence loyale dans un contexte globalisé, notamment s’il est tenu compte des propositions et commentaires formulés dans les contributions précitées. D’ici là, la Commission devrait organiser une nouvelle consultation publique sur le projet de lignes directrices, lorsque celui-ci aura été rédigé.

 

Les auteurs remercient Matilda Biviglia pour sa contribution à la rédaction de cette newsletter.

 


 

  1. Pour mémoire, les opérations de concentration doivent faire l’objet d’une notification préalable, obligatoire et suspensive à la Commission européenne au titre du FSR lorsque (i) au moins une des entreprises concernées par l’opération, établie dans l’Union européenne, génère un chiffre d’affaires total d’au moins 500 millions d’euros dans ce territoire et (ii) les parties à l’opération ont reçu de pays tiers à l’Union européenne des contributions financières excédant un total de 50 millions d’euros au cours des trois années ayant précédé la conclusion de l’accord.

Speak33 intègre Konecta

Spécialiste français de la génération de leads, Speak33 vient de franchir une étape clé de son développement en rejoignant le groupe Konecta, leader sur le marché de l’expérience utilisateur en ligne. Joffe & Associés (Aymeric Dégremont et Rémi Rodriguez), est intervenu en qualité de conseil du cédant dans le cadre de la cession de Speak33.

 

Fondée en 2009, la société s’est imposée comme un acteur incontournable sur les secteurs tels que l’énergie, les télécoms ou encore les services financiers, grâce à une approche innovante de la prospection commerciale digitale. Cette opération de rapprochement marque la reconnaissance de son savoir-faire et de sa capacité à structurer des campagnes performantes, sur-mesure et à fort retour sur investissement.

 

L’acquisition de Speak33 s’inscrit dans une dynamique plus large pour Konecta, qui entend muscler sa division digitale en misant sur des expertises locales grandissantes. Dans ce nouveau cadre, les équipes de Speak33 auront un rôle central dans le déploiement de nouvelles offres, autonomes et centrées sur la performance commerciale ; l’apport de sociétés expertes comme Speak33 contribuera en effet à enrichir l’offre de services du groupe, notamment sur les segments de la « lead generation » intelligente, et des parcours clients optimisés.

Legal 500 2025 : Joffe & Associés classé dans 13 pratiques

🏆 Joffe & Associés est ravi d’être classé à nouveau dans le guide Legal 500 EMEA, dans les 13 pratiques suivantes :

 

✅ Luxe
✅ Sport
✅ IP –Droits d’auteur et marques, dessins et modèles
✅ Capital-investissement : capital-risque / capital de croissance, création de fonds, LBO
✅ Droit public et administratif
✅ Résolution des litiges : litiges commerciaux
✅ Concurrence et distribution dans l’UE
✅ Droit social
✅ IT et Internet
✅ Fusions & Acquisitions

 

Un immense merci à nos clients pour leur confiance et à toutes nos équipes Joffe & Associés pour leur engagement au quotidien.

 

👉 Découvrez le classement de nos équipes ici.